Pressés

Les foins à peine terminés,

déjà les moissons sont bien avancées.

Fourrage, grain, paille,

encore quelques jours et tout sera rentré,

en bottes, en bennes, en balles,

au silo, au grenier.

Les travaux se succédaient de mois en mois, précipités parfois par une averse orageuse. A la mi-août, les fêtes de la moisson ponctuaient la saison. 

Aujourd'hui, début juillet tout est bouclé.  

Dans un souffle rugissant continu, d'énormes machines agricoles travaillent le jour et troublent mes nuits étouffantes. D'ici peu, d'autres engins viendront gratter les terres céréalières soulevant encore et encore d'autres nuages de poussières... 

Saurait-on me dire ce que je respire,

et qui me fait pleurer ? 

© F6
 juillet 2018

Comments

[xtian]

Les saisons s'écoulent au rythme lent du temps dans les campagnes, en ville la notion du temps n'est pas la même !

[Sylvie]

Moi qui suis une fille de la campagne, les travaux des champs me renvoient tout particulièrement à mon enfance, au temps où les bottes de foin étaient petites et carrées... Depuis longtemps par chez moi elles ont cédé la place aux round baller, comme dans beaucoup d'autres régions de France... J'adore ta 3ème photo : elle est vraiment magnifique ! Merci pour ce partage et belle soirée à toi.

[marcel-tauleigne]

Merci Francis pour cet éclairage. Dès le temps redevenu propice à la mise en place de mes souvenirs et à celui de la réflexion, il fait bien trop chaud pour cela actuellement chez nous, je vais essayer d'orienter la fin de l'histoire vers " du plus moderne " . D'autant que j'en suis à des retrouvailles que je situe une quinzaine d'années du départ du roman. Affaire à suivre...

[marcel-tauleigne]

Il est loin le temps des saisonniers ( titre de mon 4e roman, dont l'auteur, se trouve depuis un certain temps...en panne d'inspiration pour en trouver une bonne conclusion ! ) Ce temps que j'ai connu, où les foins se faisaient à la faux et la moisson à la faucille à rabattant. Le bruit se limitait à la frappe des outils sur l'enclume de sol, affûtage qui se terminait à la pierre sortie du coudier, fabriqué soit en bois, ou à partir d'une corne de vache évidée. Aucun bruit mécanique fin des années 1940 sur les pentes du lit du Lignon de Jaujac, un peu avant le sommet de la Croix de Bauzon...car les machines n'y avaient pas accès.

[Petits Bonheurs]

Tes photos sont très artistiques et j'aime voir les fenaisons. Un petit côté triste aussi.Cela me fait toujours penser à ce récit de Félix Leclerc. 2 brins de blé se balancent, se parlent et savent qu'ils passent leur dernière nuit ensemble. Demain, la faucheuse arrivera .... C'est très bien écrit.