Au-delà du Saut
A partir du Saut du DOUBS, alors qu'elle coule une parfaite diagonale nord-est depuis sa source à MOUTHE, la rivière fait frontière avec la SUISSE.
A l'échelle des temps géologiques durant l'ère tertiaire, l'histoire du DOUBS suit un cours compliqué. Tout d'abord "conquérant", il se charge d'eau des massifs Jurassien et Vosgien, ainsi que de celles de l'AAR et du RHIN alpins pour venir alimenter le Lac Bressan s'écoulant avec le RHÔNE vers le sud, jusqu'à la Mer MÉDITERRANÉE.
L'effondrement du fossé Rhénan est venu réviser radicalement la distribution hydrologique :
- AAR et RHIN ont choisi l'indépendance, prenant résolument la direction opposée pour aller se déverser en Mer DU NORD.
S'agit-il d'un caprice du DOUBS, ou plutôt de la configuration des plis jurassiens à l'approche des Vosges... ?
Toujours est-il que la rivière, diminuée de ses riches affluents alpins, vire à 180° à SAINT-URSANNE pour quitter définitivement la SUISSE, quelques kilomètres plus bas en aval. Dernière hésitation peu après du côté de MONTBÉLIARD, puis, comme un clin d'oeil au voisin helvète, "tu m'as bien vu, mais tu me r'verras plus", le DOUBS tourne le dos, inversant une bonne fois pour toutes l'orientation de son cours coulant dès lors vers le sud-ouest, plutôt qu'en direction du nord-est.
Plus de 200 km de rivière depuis sa source jusqu'aux villes industrielles sont offerts, selon sa largeur et la rapidité de son cours, aux pêcheurs, aux marcheurs, aux cyclistes qu'ils soient adeptes du vert, du bitume ou des deux, aux kayakistes, véliplanchistes et voileux... aux familles, aux bateaux-mouche d'excursions touristiques...
La fréquentation, autrefois contrebandière et douanière, devient plus confidentielle et sportive au-delà du Saut du DOUBS. La rivière signale ici son entrée dans des gorges étroites et sauvages qu'on ne peut suivre qu'à pied sur plus de 50 kilomètres. Dans la forêt et le relief, elle disparaît alors à la vue des automobilistes qui devront se contenter des points de vue magnifiques offerts par les accès aux 4 ponts possibles du passage franco-suisse. Ce n'est qu'à partir de SAINT-URSANNE en SUISSE que la route longe à nouveau la rivière dans une vallée s'élargissant jusqu'à MONTBÉLIARD, puis BESANÇON.
Pêcheurs, cyclistes... ; dans l'inventaire des gâtés du DOUBS, n'oublions pas les amateurs d'images, capteurs de paysages photographiés ou d'impressions peintes.
Charles L'EPLATTENIER,
peintre SUISSE né en 1874, trouvera dans sa région et dans la nature des sources d'inspiration essentielles. Il complétera, enrichira et diversifiera considérablement son oeuvre grâce à la rencontre avec d'autres courants artistiques, profitant également de l'émulation pédagogique.
Professeur à l'Ecole d'art de la CHAUX-DE-FONDS, capitale horlogère suisse, il aura pour motivation d'intégrer l'art à l'architecture, à l'industrie, au mobilier, aux espaces publics. Modélisant et stylisant des éléments naturels, il est considéré comme l'un des fondateurs du "Style sapin", mais l'histoire retiendra le nom de l'élève Charles-Edouard JEANNERET dit LE CORBUSIER pour son travail architectural global, bien plus que celui de son professeur Charles L'EPLATTENIER.
Le voisin Gustave COURBET plongeait ses pinceaux dans les puits lumineux de scintillements feuillus éclaboussés de gerbes d'eau ; Paul CEZANNE a peint la Montagne SAINTE-VICTOIRE comme une "obsession sentimentale" ; paysages, lumières, couleurs, et saisons auront fait revenir Charles L'EPLATTENIER toute une vie autour du DOUBS.
Toute une vie jusqu'à la perdre, victime d'une mauvaise chute, plongée définitive dans le paysage du tableau qu'il peignait ce 7 juin 1946.
© F6
16 juin 2017
Site officiel de la Ville de La Chaux-de-Fonds.
http://www.chaux-de-fonds.ch
La sentinelle des Rangiers, surnommée , est une statue érigée à quelques centaines de mètres en contrebas du col des Rangiers le pour célébrer le dixième anniversaire de la mobilisation de l'armée suisse, familièrement appelée la .
https://fr.wikipedia.org
Le Doubs [] est une rivière française et suisse, sous- affluent du Rhône par la Saône. Il a donné son nom au département français du Doubs. D'une longueur totale de , dont sur le territoire français, il constitue le dixième cours d'eau français par sa longueur et la quatrième rivière après la Marne, le Lot et la Saône.
https://fr.wikipedia.org